en vrac :

- parce que l'imaginaire, les interprétations littérales d'un enfant de trois ans m'emportent souvent dans la poésie.

- parce que j'aime autant la matière que mes élèves, la matière à toucher, transformer, explorer, expérimenter. L'épaisseur du papier, la douceur de l'argile, la fluidité colorée de la peinture, le poudreux de la craie, le parfum des encres me ravissent et je pense partager avec les enfants cette sphère sensorielle.

- parce que j'aime " faire classe " , ancrée dans le réel des relations et du temps.

- parce que ce métier de professeur d'école est un métier altruiste , un métier d'attention, de sollicitude et de responsabilité. Je me sens engagée à répondre aux besoins concrets des élèves, j'ai le souci de maintenir une relation de compréhension.
Mon éthique se situe au niveau " du sol raboteux de l'ordinaire " dans le quotidien du faire-la-classe. ( Ludwig Wittgenstein )
cité par Patricia Paperman et Sandra Laugier in Ethique de la sollicitude Sciences humaines n° 177

- parce que dans le métier d'enseignant il y a un rôle identificatoire, il s'agit de donner envie d'apprendre à tous les élèves dans le temps de la classe.

- parce que le contact avec les parents se joue au quotidien. La relation n'est jamais acquise, la confiance se construit, le lien se tisse avec l'élève et ses parents, un lien qui a toute sa dimension professionnelle. Tous les jours , j'aime le geste professionel de dire bonjour à mes élèves et à leurs parents.

- parce que c'est un sacré défi de contenir la toute puissance de l'affirmation du "je" d'un enfant de trois ans, dans la personnalité à chaque fois singulière d'une petite personne.
Il s'agit de bien différencier "un cadre qui s'apparente à une contention et un cadre qui remplit une fonction contenante." Maryse Métra

- parce que les projets de classe me font fréquenter les médiathèques, me font découvrir des artistes , des poètes, des chercheurs, des pédagogues, des sociologues, des psychanalystes, des philosophes ...

- parce qu'on est à la périphérie de l'école, à la marge. C'est souvent dans la marge de ses cahiers que naissent les idées, dans le dessin, les notes, les ratures.